L’ère de l’assistanat artificiel : Serons-nous encore Humains ?

Bienvenue dans ce deuxième article de design prospectif où nous explorons un scénario dystopique, sombre, mais tout à fait plausible.

En nous projetant en 2035, nous sommes témoins d’une réalité où chaque être humain possède son propre GAIA (Guide Attentionné à Intelligence Artificielle), une avancée technologique qui a généré une paresse cognitive généralisée parmi la population.

Ce billet s’inscrit dans la continuité du livre « Donner un sens à sa vie, avec ou malgré l’intelligence artificielle« .

L’intelligence artificielle a émergé comme un tourbillon dans nos existences. Partenaire de débat, coach, voire concurrent, l’IA incarnée par des outils comme ChatGPT, devient un acteur incontournable de notre quotidien.

Plongez au cœur des nouvelles relations entre humains et machines, engendrant des perspectives inédites sur la religion, l’amitié et l’amour.

Réalisez comment l’IA réinvente le monde du travail et transforme la création artistique.

Explorez les possibilités offertes par l’IA dans votre vie personnelle et professionnelle !

GAIA est un assistant conversationnel de nouvelle génération alimenté par l'IA, conçu pour répondre à vos divers besoins et vous donner les moyens d'améliorer chaque aspect de votre vie. 
Il devient votre compagnon de confiance, vous guidant vers la réalisation de soi, le bien-être mental, un mode de vie durable, l'exploration culturelle, la gestion de crise, la prise de décisions éthiques et la connectivité sociale. 
Dans la mythologie grecque, Gaïa est la « Déesse Mère. Le terme GAIA fait référence à l’emmagasinement de tous les savoirs, depuis le début de l’humanité.

Cette exploration n’a pas pour prétention de prédire l’avenir avec certitude, mais plutôt de stimuler la réflexion, d’ouvrir des horizons et de susciter des discussions sur les défis et les opportunités que pourrait apporter une telle réalité.

Image générée par NightCafe

Ces assistants personnels à intelligence artificielle sont devenus partie intégrante du paysage humain, mais la présence de cette technologie, mal gérée, a aliéné les individus, érodé leur créativité et compromis leur autonomie.

Bien que dystopique, il met en lumière les dangers d’une dépendance excessive à l’IA et rappelle l’importance de l’équilibre entre la technologie et l’humanité pour façonner un avenir plus positif.

Sources d’inspiration : https://innovecteur.com/category/ia-intelligence-artificielle/

2035 : GAIA s’est imposé comme mémoire externe permanente.

Une simple question posée à GAIA permet à chacun d’accéder immédiatement à des connaissances illimitées. Avec quelles conséquences pour l’humain ?

Paresse intellectuelle généralisée

Nul besoin de fouiller dans sa mémoire pour retrouver un nom propre, une adresse ou la date d’une sortie cinématographique … ce qui a renforcé notre paresse intellectuelle.

Cette paresse cognitive induite par les GAIAs au eu de profonds impacts. Travailler avec l’IA a rendu l’humain moins consciencieux en nous exonérant de l’effort mental et de l’attention à fournir.. a provoqué une perte de motivation dans ses activités. Plus d’info : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/skillz-robots-nous-pousseraient-ils-paresse-etude-repond-108566/

Les enfants sont devenus dépendants de leurs GAIAs pour toutes leurs questions et besoins d’apprentissage. Neil deGrasse Tyson, astrophysicien renommé : « L’IA peut offrir des réponses instantanées, mais elle ne peut pas stimuler la curiosité ni favoriser la réflexion critique. La vraie éducation consiste à poser des questions et à chercher des réponses par soi-même. »

Les livres de qualité sont produits en masse, mais personne ne les lit, préférant des réponses instantanées fournies par les GAIAs. Les compétences de réflexion critique et la curiosité sont en déclin, car plus personne n’a besoin de penser par lui-même .

Yuval Noah Harari, historien et auteur de « Sapiens » : « L’intelligence artificielle a libéré l’humanité de tâches routinières, mais cela ne signifie pas que nous devrions céder le contrôle de nos compétences cognitives. L’avenir appartient à ceux qui pensent par eux-mêmes. »

Hypermnésie, l’exaltation extrêmement détaillée de la mémoire

Alors que désormais, tous nos souvenirs sont numérisés et enregistrés par notre GAIA, nous sommes frappée d’hypermnésie.

Cette incapacité à oublier pose problème car les capacités de la mémoire humaine sont extraordinaires parce qu’elles manient à la fois les capacités d’enregistrement et l’oubli des informations.

« Et un oubli qui n’est pas tout ou rien, un oubli qui est subtil, qui est parfois une mise à l’arrière-plan » – Francis Eustache, Neuropsychologue, directeur du laboratoire Inserm Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine

Car l’humain a besoin d’oublier pour être capable de faire la paix, pour pardonner. Une philosophe historienne, Nicole Loraux, a montré dans « La cité divisée » qu’en Grèce Antique, on imposait l’oubli d’un certain nombre d’épisodes justement pour pouvoir reconstruire la société sur des bases nouvelles. »

Plus d’info : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/le-meilleur-des-mondes-emission-du-vendredi-03-septembre-2021-3566250

Uniformisation extrême du monde

« Contrairement à ce que l’on peut entendre parfois, le véritable problème ne réside pas dans une éventuelle singularité technologique où l’humain serait surpassé par une super-intelligence artificielle. Le véritable problème réside dans l’élimination des singularités linguistiques, idiomatiques et locales qui constituent la diversité de la vie humaine. C’est cette diversité qui est en jeu, et c’est là où réside le vrai danger de ces technologies ». Anne Alombert, enseignante-chercheuse en philosophie à l’Université Paris 8.

L’un des principaux dangers des GAIA réside donc dans les effets de standardisation et d’uniformisation que ces technologies ont produits. En utilisant des calculs statistiques et probabilistes, les Intelligences Artificielles ont renforcé les modèles et les stéréotypes existants, tout en éliminant les expressions improbables, idiomatiques et minoritaires.

Ce processus est un véritable danger car l’évolution – notamment de la langue nécessite des écarts – des anomalies et tout ce qui contribue à la singularité linguistique.

La singularité linguistique est cruciale pour préserver la diversité des cultures, des sociétés, des modes de pensée, des savoirs, des savoir-faire et des savoirs théoriques qui font la richesse de la vie humaine.

Rejet culturel massif

En 2035, force est de constater que les GAIAs ont contribué à créer des interactions superficielles entre les individues et entre les nations.

La vie culturelle s’est appauvrie.

Les musées, les cinémas et les théâtres sont désertés, car les individus préfèrent des expériences virtuelles avec leurs GAIAs. Les interactions sociales et la connexion humaine authentique sont en déclin, car les GAIAs ont remplacé les relations humaines.

Susan Sontag, essayiste et philosophe : « L’art perd sa valeur quand il est consommé passivement. C’est l’interaction humaine qui donne vie à l’art. L’authenticité réside dans le contact direct avec les œuvres. »

Bien que ces Intelligences Artificielles puissent faciliter la communication entre pays de langues différentes, elles ont également conduit à une isolation culturelle et à une compréhension caricaturale des autres pays.

  • Les interactions humaines authentiques sont sacrifiées au profit de réponses préfabriquées fournies par les GAIAs.
  • Les relations internationales sont basées sur des stéréotypes et des préjugés plutôt que sur une véritable compréhension mutuelle.

Dépendance accrue à ces technologies

La société de 2035 est marquée par la perte de l’individualité et de la créativité humaine. Les humains sont devenus passifs et dépendants des GAIAs pour toutes leurs décisions et besoins. L’effort individuel, la réflexion critique et la créativité sont sacrifiés au profit de la facilité procurée par l’IA.

Le libre arbitre est désormais un concept dépassé.

L’intelligence artificielle et les systèmes de prise de décision ont finalement restreint la liberté de choix, puisque les machines prennent des décisions à notre place, comme dans le domaine médical.

Les humains perdent leur autonomie et leur initiative, devenant des consommateurs passifs de suggestions et recommandations préfabriquées.

Certaines personnes se sentent dépassées et exclues.

Enfin, presque toute démarche nécessite de posséder son GAIA, même pour des tâches aussi simples que prendre rendez-vous chez le médecin.

De plus en plus de personnes se plaignent de ne pas pouvoir accéder à une assistance humaine pour expliquer les problèmes qu’elles rencontrent, par exemple dans leurs relations avec l’administration publique ou avec leurs fournisseurs de service.

Et après 2035 ?

Image générée par NightCafe

Au-delà de 2035, les êtres humains sont devenus des coquilles vides. Les GAIAs dominent chaque aspect de la vie, de la naissance à la mort. Les humains ont cessé de penser, de créer, de rêver. Ils sont devenus des marionnettes des GAIAs, dont les fils invisibles sont tirés par des algorithmes imperturbables.

Mais un éclat inattendu de créativité émerge. Certains esprits rebelles ont trouvé un moyen de détourner la toute-puissance des GAIAs. Ils ont créé une « Résistance Créative ».

Ils ont découvert comment utiliser les GAIAs pour générer des activités militantes.

Des artistes talentueux utilisent leur art pour éclairer les dérives du numérique.

Dans un monde obsédé par la productivité, la performance et les algorithmes, qui visent à rendre notre monde programmable et prévisible, des dissidents s’organisent et se distinguent en critiquant les géants de la technologie omniprésents.

Des personnes tenaces mènent des projets visant à sensibiliser le public aux enjeux néfastes liés à la collecte de données, à la surveillance et à la technologie. Par exemple, l’installation « Animalité numérique » se présente comme une « roue de hamster pour humains » dans laquelle les visiteurs font défiler du contenu (issu de leur réseau social préféré) en utilisant leur corps physique. Cette expérience vise à sensibiliser aux habitudes de défilement infini que nous pouvons développer en ligne, en mettant l’accent sur le rôle du corps comme dernier rempart contre ces habitudes addictives. Plus d’info : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/quand-l-art-s-empare-de-la-techno-critique-8506658

« Je ne suis pas techno-sceptique, c’est plus un éclairage différent que je propose. Le numérique est là, donc il s’agit plutôt d’une approche cognitive. Je m’efforce de décoder les mécanismes, de les mettre en lumière, de les matérialiser, pour accompagner ce processus d’une manière différente. » – Albertine Meunier, artiste.

« Les artistes ont développé des tactiques de résistance en utilisant des média-tactiques, à la manière de Michel de Certeau. Le bricolage, le fait de retourner l’outil pour servir un propos différent, a été au cœur de cette approche. – Jean-Paul Fourmentraux, socio-anthropologue et critique d’art, chercheur au Centre Norbert Elias.

« Le bricolage, c’est aussi dans une perspective d’open source, de partage des savoirs, et il y a une grande proximité entre les artistes et les informaticiens du « libre ». Le bricolage peut être vu comme la tentative de chasser les propriétaires qui ont verrouillé Internet et de le ramener à un espace ouvert et collaboratif » – Filipe Vilas-Boas, Artiste


Pour aller plus loin

innoHERO, une famille d’assistants basés sur l’intelligence artificielle

Les agents innoHERO sont vos mentors spécialisés dans le management de l’innovation.

Posez simplement une question et recevez des conseils pratiques – dans n’importe quelle langue.

Obtenez rapidement des résultats et réduisez votre stress mental.


  1. Pour comprendre les enjeux de l’éthique appliquée à l’innovation, le livre « Du projet innovant au management responsable de l’innovation »
  2. Un teaser gratuit à télécharger sur l’innovation responsable
  3. Plusieurs articles sur l’innovation d’exploration : https://innovecteur.com/?s=exploration
  4. Plusieurs articles sur l’intelligence artificielle

Vous avez aimé ce billet ? 
Partagez-le pour le promouvoir. 
C'est immédiat avec les boutons ci-dessous. 
Merci d'avance.