IA responsable en entreprise, facteurs-clés de succès

Forum économie numérique 2023.

L’intelligence artificielle pour les PME: la comprendre, l’adopter et prospérer. 

Plusieurs experts ont partagé ce 1er décembre 2023 leurs connaissances afin de faciliter la compréhension de cette révolution technologique et encourager les entreprises genevoises à adopter l’intelligence artificielle et actionner ses leviers. Les principaux enjeux de l’IA ont été abordés, tout comme ses risques et ses limites.

Lien et vidéos : https://www.ge.ch/evenement/forum-economie-numerique-2023

AVERTISSEMENT : Cet article, même s'il s'appuie largement sur l'intervention réalisées dans le cadre du Forum économie numérique 2023 par Johan ROCHEL, société Ethix - https://ethix.ch/fr, est interprété (subjectivement) et rédigé (sélectivement) sous la seule responsabilité d'innovecteur.

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Innovation responsable

« L’innovation n’est jamais neutre mais s’accompagne toujours d’opportunités et de risques. Afin d’avoir un impact économique, social et écologique positif sur le long terme, chaque innovation doit être appréhendée d’un point de vue éthique. C’est uniquement à cette condition que l’innovation d’aujourd’hui rendra le monde de demain plus juste et plus durable et que nous produirons un progrès véritable. Loin de l’empêcher, l’éthique inspire donc l’innovation et la rend meilleure. » Johan Rochel

Dans le domaine précis de l’Intelligence Artificielle, Johan Rochel propose les 3 grandes catégories d’enjeux suivantes :

  • La première catégorie concerne les questions éthiques inhérentes au type de technologie. Ces questions éthiques occupent votre esprit lorsque vous devez évaluer un outil d’intelligence artificielle.
  • La deuxième catégorie de questions éthiques concerne la justice et les impacts potentiels des outils une fois qu’ils sont prêts à être utilisés, que ce soit au sein de votre entreprise ou dans la société en général. Ces questions touchent les personnes, l’évolution humaine, ainsi que la perception et la communication du monde.
  • Enfin, la troisième dimension concerne l’impact sur la façon dont nous percevons le monde, comment nous agissons, et comment cela influence le marketing, la communication et la réputation, tout comme les lunettes que nous portons pour voir la réalité.

1. La technologie

L’éthique réside dans la conception de l’outil d’IA lui-même et dans les choix opérés dès la construction / développement de l’outil.

Nous sommes bien souvent des utilisateurs de ces outils, rarement les concepteurs. Nous sommes parfois des acheteurs, en charge d’évaluer les fonctionnalités, qualités et limites de l’IA.

Parmi les questions cruciales interroger, on peut identifier la qualité des données et l’explicabilité, deux points majeurs de l’éthique dans les limites de la technologie. En tant que clients de ces outils, nous sommes en droit de réclamer plus de qualité, de transparence, et de compréhension du fonctionnement de la machine. Nous devons être plus critiques, plus attentifs à la clarification des responsabilités lors de la rédaction des contrats d’achat.

La protection des données est évidemment cruciale, mais il ne faut pas la considérer comme exclusive. Des dimensions telles que l’explicabilité, l’impact environnemental et énergétique, le design des outils et leur magnificence pour les utilisateurs sont autant de questions éthiques importantes qui ne sont pas directement liées à la qualité des données ou au consentement des utilisateurs.

Enfin, il est essentiel de considérer la dépendance technologique, une préoccupation qui touche tout le monde, y compris les pouvoirs publics. La concurrence dans certains marchés est insuffisante, et il est nécessaire de rétablir une concurrence saine pour le bien des consommateurs et des utilisateurs. Il est crucial de ne pas répéter les erreurs du passé, de monter en puissance sur la question des solutions proposées par les acteurs du marché, et de favoriser une concurrence bénéfique pour nous en tant que consommateurs.


2. Les impacts

L’impact des outils, qui sont souvent présentés en termes d’opportunités et de risques, est plus complexe. Parmi les opportunités, qui en bénéficie, et qui porte les risques parmi les parties prenantes de l’entreprise ?

Lorsque nous introduisons un nouvel outil technologique, nous transférons des risques et des responsabilités de manière subtile entre les différentes parties de l’entreprise. Il est crucial d’avoir une cartographie claire de ces questions pour informer les parties prenantes, notamment les employés, sur les nouveaux outils qui arrivent.

Il est également nécessaire de réfléchir aux engagements envers les employés lors de l’introduction de nouvelles technologies.

Que promet l’entreprise en termes d’amélioration des missions et de la qualité du travail ? Comment s’assurer que les promesses sont tenues ?

Car il y a une responsabilité envers les employés, en particulier en ce qui concerne les évolutions de carrière et la manière dont les charges de travail évoluent au fil du temps.

Enfin, la question de la responsabilité s’étend à la société dans son ensemble.

Quelles mesures mettre en place pour accompagner la transition vers une économie numérique ? Comment soutenir les personnes touchées de manière disproportionnée par ces changements ? C’est une réflexion qui nécessite une approche à plusieurs niveaux, allant de la responsabilité individuelle à celle de l’entreprise et de la société dans son ensemble.


3. Story-telling

De manière significative, la troisième dimension éthique concerne l’impact sur les récits et les représentations. Lorsque nous parlons de récits, nous faisons référence à la manière dont nous racontons l’histoire en matière de progrès technologique.

Considérons l’exemple d’une publication où une agricultrice explique l’utilisation d’outils robotisés pour traiter les arbres sur son domaine. Ici, les robots sont dépeints comme des instruments spécifiques, non humanoïdes, dédiés à des tâches particulières, et leur présence vise à aider les humains à être meilleurs, plus rapides et plus efficaces. Ceci souligne l’importance des récits qui structurent notre perception de la technologie.

Les communications internes, les communications externes avec les clients nécessitent une compréhension approfondie de ces récits. Quelles images, quelles représentations et quels messages sont utilisés ?

Un deuxième aspect important dans la communication est de définir les spécificités de la personne humaine. Est-ce que la créativité est toujours l’apanage exclusif des humains, ou bien avons-nous créé avec les IA de manière différente ? Cela soulève la question fondamentale de savoir s’il reste quelque chose d’essentiellement humain derrière ces compétences.

Les salarié.e.s sont extrêmement sensibles à cette problématique. Lorsque de nouveaux outils d’IA sont introduits, que ce soit dans la comptabilité, le contrôle qualité ou la chaîne de production, les employé.e.s peuvent se sentir menacé.e.s. Ils se demandent si l’introduction de ces technologies signifie qu’on cherche à les remplacer.

Cela soulève non seulement des questions sur la nature du travail, mais également des questions symboliques profondes.

Si un robot peut effectuer les tâches que je fais, quelle est ma valeur exacte ?

À quoi sert mon travail ?

Cette réflexion amène à la troisième question cruciale : quelle est la signification de mon travail, et plus largement, comment le travail définit-il une grande partie de mon identité dans notre société ?

L’introduction de nouveaux outils dans l’environnement professionnel peut déclencher une crise du sens du travail chez les individus, et c’est un aspect dont les entreprises doivent être pleinement conscientes. Cela commence par la manière dont les choses sont présentées, la communication mise en place, et la culture de l’entreprise en matière d’intégration technologique. Il est crucial de se poser des questions telles que la confiance dans les équipes, le type de communication instaurée, l’imaginaire mobilisé avec les clients et les employés, ainsi que les promesses faites lors de la mise en place de ces technologies.

Il est facile de faire des promesses, mais il est essentiel d’être prudent et de s’assurer que ces promesses peuvent être tenues. Il est également crucial de réfléchir à la façon dont l’histoire de cette transition technologique sera reçue par les employés et les parties prenantes. Ignorer cette dimension peut avoir des conséquences sur la manière dont votre entreprise est perçue et sur la manière dont vos employés vivent cette transformation. Il est essentiel de prendre en compte non seulement la manière dont vous percevez cette histoire, mais aussi comment elle sera perçue par vos collaborateurs et vos partenaires.


Nos décisions – en matière d’IA – façonnent l’avenir de nos entreprises et contribuent également à définir la manière dont la société perçoit et adopte ces innovations.

Ce billet s’inscrit dans la continuité du livre « Donner un sens à sa vie, avec ou malgré l’intelligence artificielle« .

L’intelligence artificielle a émergé comme un tourbillon dans nos existences. Partenaire de débat, coach, voire concurrent, l’IA incarnée par des outils comme ChatGPT, devient un acteur incontournable de notre quotidien.

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Pour aller plus loin

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Alors que nous venons de découvrir l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans nos vies personnelles et professionnelles, il est crucial d’aborder les implications éthiques entourant leur utilisation.

Il me semble important de réfléchir au déploiement responsable de ces technologies et considérer l’impact potentiel sur l’humain. Il faut aborder ce développement avec une perspective critique.

Lien : https://innovecteur.com/responsable/

Et aussi une série d’articles sur l’innovation responsable : https://innovecteur.com/category/innovation-responsable/


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