Du projet innovant au management responsable de l’innovation, intervention à la SCA

A l’occasion du lancement du livre « Du projet innovant au management responsable de l’innovation », la Swiss Consulting Association a reçu Frédéric Sauzet le 25 janvier 2022.

Une avant-première à lire et à écouter !

Production Music licensed through http://www.evokemusic.ai

Retrouvez ce podcast sur votre plateforme préférée en cliquant là


Intervention de Frédéric Sauzet à la Swiss Consulting Association.

Enthousiasmé par l’impact positif et transformateur des projets collaboratifs, Frédéric Sauzet s’est progressivement passionné pour l’émergence de la créativité et l’accompagnement de l’innovation.

Il publie l’ouvrage Du projet innovant au management responsable de l’innovation. Créez un produit dont le monde a vraiment besoin

Contact : https://www.linkedin.com/in/fredericsauzet/

Présentation de la Swiss Consulting Association (SCA) 

La SCA est une association basée à Genève qui a pour objectif principal de développer un réseau de consultants et chefs de projets, à travers des cours et des soirées réseautage et échanges dont l’objectif est double :
d’une part, tenir les Membres au courant des tendances et des innovations du marché et des environnements professionnels,
d’autre part, permettre de rencontrer d’autres personnes pratiquant les mêmes métiers en promouvant les échanges et les opportunités.

Contact : https://www.scanet.ch/ et https://www.linkedin.com/company/swiss-consulting-association/


(01’18) Il ne peut y avoir d’innovation sans responsabilité 

Aujourd’hui, une démarche d’innovation ne peut plus se contenter de proposer de nouveaux produits et services, sans tenir compte de l’impact sur la société, du respect des ressources ou de l’environnement !

La proposition : placer l’impact positif sur la société, le respect des ressources et de l’environnement et la viabilité économique comme autant de paramètres à intégrer dans le processus de gestion de l’innovation.

Les grandes thématiques de l’entrepreneuriat innovant :

  1. Tout d’abord, l’utilisation des ressources les plus facilement disponibles, pour augmenter ses leviers d’actions
  2. Puis définir une stratégie d’exploration, pour être le plus efficace possible en situation d’incertitude
  3. Et enfin, mesurer l’ensemble des succès de l’innovation, pour se rendre compte des progrès parcourus et pouvoir ré-utiliser ces apprentissages

(07’34) Augmenter ses leviers d’action

Augmenter ses leviers d’actions, c’est la conclusion à laquelle la chercheuse Saras Sarasvathy a abouti en étudiant le processus de décision des entrepreneurs qui réussissent. Elle montrent qu’ils ont une logique tout à fait particulière, qu’elle nomme l’effectuation. Dit simplement, ils s’appuient sur les moyens dont ils disposent et imaginent ce qu’ils peuvent en faire dans l’objectif de faire faire progresser leur projet d’une étape supplémentaire.

Le point important à retenir, c’est que les entrepreneurs n’ont au départ ni un but, ni un plan figé. C’est l’interaction avec d’autres personnes qui leur permet de progresser. Les principes de l’effectuation sont des moyens très efficaces pour augmenter ses propres leviers d’action.

(09’48) Quand les « core competencies » deviennent des « core rigidities », l’exemple de Xerox

Lorsque Xerox a décidé de mettre en place un centre d’innovation à Palo Alto / Standford, toutes les conditions étaient réunies pour explorer un nouveau concept, celui de « l’architecture de l’information ». 

Et les résultats sont au rendez-vous, avec de nombreuses inventions : l’impression laser, le Xerox alto, le 1er ordinateur personnel à interface graphique, avec souris et connexion réseau ; Dynaboo, la 1ère tablette !

Mais les incompréhensions et conflits entre le centre d’innovation et la maison-mère ont fini par faire exploser le Xerox Parc. Même si rien que les brevets sur l’impression laser ont rentabilisé le Xerox Parc, c’est Steve Jobs, alors en discussion avec Xerox qui comprend, en 10 min de visite sur le Parc, ce qui sera le futur de l’informatique. Et lui saura mettre sur le marché le macintosh et plus tard, l’ipad !

Il faut différencier les méthodes de management de projets en fonction des types de projets (projets classiques vs. projets d’innovation).

(16’25) Définir une stratégie d’exploration

Explorer, c’est apprendre et acquérir des connaissances, même si un projet n’atteint que partiellement ses objectifs. Car il aura probablement produit des informations et données qui pourront se révéler importantes pour de futurs projets, et ce, à plusieurs niveaux : nouvelles compétences, individuelles et collectives, nouvelles idées, nouveaux produits, nouveaux brevets.

Donc il faut parfois prolonger un projet qui patine, non pas pour l’innovation future que l’on espère mais pour la construction de nouvelles compétences et la réutilisation que l’on pourra en faire.

(19’50) PlanetWatch, fruit de plusieurs innovations que son fondateur a développées antérieurement au cours de sa carrière

PlanetWatch se base sur trois briques technologiques développées par d’autres projets dans lesquels le fondateur était impliqué :

• l’internet des objets via le projet Terabee

• le traitement des données via son passé au CERN

• la blockchain, compétence développée avec son entreprise Unico et finalement développée par Algorand.

Donc, l’un des enjeux du management de l’innovation, c’est de pouvoir identifier les connaissances produites pour les réutiliser ailleurs. La gestion d’un portefeuille de projets innovants consiste donc à collecter systématiquement les informations utiles pour le projet en cours, ceux menés en parallèle … et tous ceux à venir. Il s’agit « d’extraire les pierres précieuses parmi les cendres ».

(22’52) Picotech, où la mobilisation de nouveaux partenaires pour explorer avec eux de nouvelles voies

1. Comment deux ex-chercheurs du CERN ont-ils fait pour impliquer un nombre croissant d’alliés ?1.Tout d’abord, s’extraire de l’environnement de la recherche du CERN pour rejoindre l’ambiance entrepreneuriale de l’incubateur InnoGEX et bénéficier ainsi de l’expérience d’entrepreneurs déjà actifs et développer un réseau de contacts à même de forger un modèle d’affaire.

2. Ensuite, grâce à leur réseau de connaissance, associer les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et notamment un professeur tout à fait disposé à mener les tests pré-cliniques et cliniques. Et c’est, dans le cas d’une start-up, un atout de taille que de pouvoir associer très tôt un futur utilisateur dans la conception du produit.

3. Enfin, lors de la recherche du radiotraceur à associer à leur équipement, découvrir une petite entreprise belge spécialiste de cette discipline et former, avec les HUG une collaboration tripartite. C’est cette alliance européenne de compétences complémentaires qui leur a permis de déposer – et d’obtenir – une demande de financement européen, via la dispositif européen Eurostars

Dit autrement, l’innovation c’est l’art d’intéresser un nombre croissant d’alliés qui vous rendent de plus en plus fort.. Le succès d’un projet d’innovation dépend de la quantité et de la diversité des alliés du projet. Plus que le nombre, c’est l’hétérogénéité des acteurs qui influence favorablement le succès.

(28’35) Mesurer l’impact d’une innovation

Le management responsable de l’innovation intègre les enjeux du développement durable dans la gouvernance, la stratégie et le management opérationnel du processus d’innovation. Et en parlant de management responsable de l’innovation , on insiste sur la responsabilité des personnes en charge du processus d’innovation.

Le management responsable de l’innovation interroge donc les acteurs de l’innovation sur les conséquences de décisions prises lors de la conception d’une nouvelle solution et également au cours de son utilisation, de sa diffusion jusqu’à son élimination ou réutilisation.

On parle des impacts de l’innovation que Xavie Pavie propose de considérer à 3 étapes  :

  1. Avant de concevoir le nouveau produit : Même en la présence d’un marché solvable, est-il opportun de développer une solution innovante ?
  2. Au cours du développement du nouveau produit : Quels sont les effets possibles de l’innovation sur la nature, la santé, les relations humaines ?
  3. Une fois l’innovation diffusée : Quelles sont les conséquences directes et indirectes sur les utilisateurs et les non-utilisateurs de l’innovation ?

Il n’est pas facile de déterminer les impacts d’une innovation. La norme ISO 26000 « Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale » peut y aider. Elle inclut des préconisations en matière de respect de l’environnent, de bien-être de la société et de bonne gouvernance d’entreprise.

Les 17 objectifs de développement durable, définis par l’ONU ne concernent pas seulement l’environnement, comme le mot « durabilité » pourrait le suggérer, mais vont bien au-delà, avec des objectifs visant des questions telles que l’égalité des sexes, la pauvreté et la paix. Le but de ces objectifs est d’englober des sujets considérés comme essentiels, organisés autour des 5P, personnes, planète, prospérité, paix, partenariat.

(32’00) Les exemples de deux entreprises, Philips et SEB

Philips met en avant la notion d’éco-responsabilité a défini six qualités que chaque nouveau produit devrait à l’avenir présenter, pour passer du cycle linéaire Take – Make – Break au concept de circularité Make – Use – Return : Inclusif / Responsabilisant / Adaptable au contexte / Durable / Extensible / Qui a du sens.

SEB propose une approche de conception inclusive des produits ; adaptée à toute personne, qu’elle que soit ses limitations physiques.

(36’40) Questions / réponses


Pour aller plus loin