Pour cet article invité, innovecteur a donné la parole à un expert de la création de nouveaux business. Écoutez ou lisez son message !

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Serial learner (1’40)  

Claudio est tout à fait légitime pour nous parler d’innovation, de technologies et plus précisément sur les concepts d’apprentissages et d’innovations en série. En effet, ce serial learner / apprenant à répétition a eu comme fil rouge de sa carrière la passion de l’innovation et par voie de conséquence, l’acquisition permanente de nouvelles connaissances.

Innovation et technologies (2’45)

L’innovation correspond à l’acquisition de nouveaux savoirs et surtout, leur mise en pratique. Les savoirs, quels qu’ils soient, enrichissent toujours l’humanité mais leurs usages peuvent se révéler utiles ou dangereux, en général les deux. Toute nouvelle technologie, en particulier lorsqu’elle est en rupture avec l’existant, provoque des changements techniques et au niveau de l’écosystème, faisant émerger alors des enjeux d’ordre réglementaire et éthique. Bien souvent, le cadre législatif s’installe (bien) après l’apparition de la nouvelle technologie, d’où l’importance pour l’équipe fondatrice de poser ensemble les fondements et les périmètres sur lesquels intervenir.

Succès de l’innovation (8’00)

Bien souvent, un projet innovant, un projet entrepreneurial se solde par un échec et parfois un succès commercial. On a tous en tête des réussites comme Tesla, Amazon mais ce n’est évidemment pas le plus courant. Par contre, l’innovation pousse à l’acquisition de nouveaux savoirs et entraine une nouvelle façon de voir les choses, bref un changement de paradigme.

Une innovation est utile si elle permet d’améliorer le monde. La difficulté, c’est le temps de latence entre l’apparition de l’innovation et ses effets. Bien souvent, ce délai est mal compris et génère des polémiques. A un ministre à qui le physicien Faraday présentant une expérience électrique, il avait répondu qu’il ne savait pas encore à quoi ses travaux allaient servir mais il était persuadé que l’on saurait inventer un nouvel impôt basé sur ce nouvel usage !

Concernant l’expérience entrepreneuriale, le plus efficace consiste à se focaliser sur ses domaines forts et à s’entourer des personnes capables de gérer les autres zones de compétences pour lesquelles on est moins efficace. C’est peut-être l’apprentissage le plus utile de plus de 20 ans d’expérience de créateur d’entreprises. Le succès commercial se mesure, non pas par la génération rapide de chiffre d’affaire (ventes, communauté d’utilisateurs, …), mais par la création de valeur dans la durée. Le danger d’une levée de fonds ou d’un chiffre d’affaires important trop tôt, c’est de perdre la focalisation sur la mission de l’entreprise et la vision du projet.

Projet PlanetWatch (15‘10)

Parlons du dernier projet de Claudio, PlanetWatch et en particulier de son contexte d’apparition. Actuellement, notre dépendance à la bonne santé de notre planète ne fait que s’accroître. En particulier, la qualité de l’air joue un rôle important sur la santé. Une mauvaise qualité de l’air entraine des décès prématurés et cause une surmortalité liée au virus de la COVID-19.

Mesurer la qualité de l’air est donc primordial mais aujourd’hui les dispositifs en place présentent des lacunes.

Au niveau de l’air libre, il n’y a pas assez de capteurs car la qualité de l’air varie énormément d’un lieu à un autre. Ces fluctuations locales ne mettent pas en évidence des micro pics de pollution et n’autorisent donc pas d’actions correctives. PlanetWatch se positionne comme un acteur de la ‘smart-city as a service’ et propose de déployer rapidement un réseau dense de capteurs, peu chers en engageant les riverains de la zone à surveiller. Impliqués et récompensés pour l’achat de capteurs et leur maintenance, ils jouent ainsi un rôle tant dans la mesure que dans le suivi des mesures d’amélioration.

Au niveau de l’air intérieur, la situation est encore plus insatisfaisante puisque peu de directives et études scientifiques traitent actuellement de cette problématique. Or la qualité de l’air en milieu fermé est généralement pire que celle en milieu ouvert. Sur ce sujet, la Chine fait office de précurseur et démarre des travaux de normalisation.

(22’15). A ce stade, PlanetWatch a déployé un réseau de capteurs dans la ville italienne de Tarente, connue pour être l’une parmi les villes les plus polluées d’Europe à cause des certaines industries. Plusieurs capteurs ont pu être installés, malgré la période de confinement, par le simple envoi de ces objets à des familles souhaitant participer à l’opération de mesure.

(25’35). Un hôtel à Turin a également installé des capteurs, accompagnés d’un système de purification de l’air. Cet ensemble technologique lui permettra d’être le 2^ème hôtel au monde à être reconnu pour la haute qualité de l’air régnant en son sein. Un avantage concurrentiel, notamment en période de pandémie, pour tous les lieux à haute densité de population (gare, restaurant, maisons de retraite, …). (27’20) Quant aux impacts des produits de PlanetWatch, ils portent sur deux points : la récolte de données de qualité, première étape de toute démarche scientifique et l’implication des riverains, les plaçant en véritables acteurs de leur smart city.

PlanetWatch, fruit de plusieurs innovations antérieures (30’10)

Aujourd’hui, PlanetWatch se base sur 3 briques technologiques développées par d’autres projets :

• IoT / Internet des objets,
• Big data,
• Blockchain, technologie développée par Algorand, plus écologique que les premiers protocoles très gourmand en énergie. La blockchain sert à la fois à conserver les données, dans un registre immuable et à tracer l’ensemble des envois de données, tel un système avancé de comptabilité

En plus, PlanetWatch travaille sur la sécurisation des données et plus précisément sur l’acquisition de la preuve de l’origine des données, afin d’éviter que les informations relatives à la qualité de l’air ne soient polluées par de fausses données insérées par des personnes mal intentionnées.

Au-delà des technologies, d’autres connaissances acquises par le(s) fondateur(s) sur des projets précédents soutiennent tout projet innovant. Par exemple, la connaissance du soutien financier (subventions, business angels, investisseurs) et aussi la gestion d’équipe. En particulier, le recrutement doit se faire avec flair, même avec peu de rencontres ou des entretiens en visioconférence. Le management également doit tenir compte de l’impact que les paroles peuvent avoir sur les personnes, au-delà de ce que l’émetteur peut imaginer. Prudence et modération dans les propos, écoute et empathie sont probablement les facteurs de succès les plus importants pour bâtir et développer une équipe performante et engagée. Enfin, l’apprentissage de l’équilibre succès commercial / création long-terme de valeur permet de gérer son entreprise avec une autre perspective que de seulement allumer un « feu de paille ».

Transfert de connaissances (43‘20)

Le transfert de connaissances est une notion importante car les connaissances sont les véritables actifs de l’entreprise. Pour valoriser les connaissances, des outils de sémantique peuvent faciliter la tâche. Mais la règle n°1 est de prendre conscience que la plupart des connaissances sont détenues par quelques personnes et, le plus souvent, de façon informelle. Reconnaitre et valoriser ces personnes est donc primordial, ainsi que la documentation de ces connaissances (conservation et transmission des informations-clés détenues).

Dans un deuxième temps, il peut être intéressant de valoriser ses propres connaissances et les propager / commercialiser en dehors des frontières de l’entreprise.

Pour cela, il faut analyser objectivement les connaissances détenues, les points forts et également les potentiels et faiblesses qui mériteraient d’être boostées (par un partenariat, un nouvel écosystème, …) pour acquérir davantage de valeur. Encore une fois, l’importance de créer des partenariats mutuellement bénéfiques se révèle ici, bien plus que l’obsession du secret et de la propriété intellectuelle.

Quant à l’impact d’un projet innovant (50’00), il faut bien entendu se poser la question de sa vision / mission. PlanetWatch cherche à équilibrer les contraintes d’un projet académique (avec des capteurs testés fournissant des données de qualité) et les atouts d’un projet populaire, c’est-à-dire porté par une communauté. Dans un cas, les données récoltées ont de la valeur scientifique et commerciale et dans l’autre, la diffusion de l’innovation se fait plus rapidement grâce à des acteurs engagés et eux-mêmes forces de proposition / évolution / conviction. Ces deux notions sont probablement valables pour beaucoup d’innovations, car ce qui différence l’invention de l’innovation, c’est son appropriation par un réseau d’acteurs.

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Pour aller plus loin

• Un ebook ‘De l’idée à l’innovation, le choix du business model’ : https://innovecteur.com/produits-services/toolkit-idee-innovation-business-model/
• Sur le processus de création d’une nouvelle activité : https://innovecteur.com/category/isma360/