Je vous recommande le MOOC de l’Essec sur la conduite du changement (https://fr.coursera.org/learn/reussir-le-changement). Pour les innovateurs, certains de ces outils peuvent être d’un grand secours pour développer une culture innovation.
Ce dernier billet est consacré à la mise en œuvre de deux outils de la conduite du changement, appliqués à l’innovation.
Le modèle agile de la conduite du changement est organisé en trois parties.
Une première partie que l’on appelle la phase de définition.
Cette phase vise à définir, à qualifier le changement et les éléments sociologiques de l’environnement dans lequel sera réalisé le changement. Il s’agit aussi de construire les éléments de langage et l’histoire du changement. La phase de définition du changement doit être très rapide, elle se fait par des séances de travail en petits groupes, et vise à renseigner les éléments strictement nécessaires.
Ensuite, il s’agit de passer à la deuxième phase qu’on appelle l’expérimentation.
Là on est au cœur du modèle agile. Dans cette phase, le premier cycle correspond aux ateliers participatifs à prévoir pour les bénéficiaires, afin que ceux-ci expérimentent et envisagent le changement dans leur environnement quotidien, ce qui leur permettra d’être informés et accompagnés.
A l’ordre du jour de ces ateliers et sessions d’information, il faut prévoir des travaux sur le quoi, le pourquoi du changement et de façon bien plus importante, sur le comment du changement. Ce qui compte ici, c’est comment faire, qu’est-ce que ça va changer dans ma vie quotidienne ?
Le deuxième cycle est appelé pilotage. Il s’agit de prendre la température, c’est-à-dire de savoir si le changement est compris et comment il est compris, et de savoir où sont les zones d’incompréhension, d’absence d’action ou de manque réalisation du changement. Indicateurs, enquêtes, sondages et autres prises d’information qualitative font partie du panel à exploiter.
Les cycle d’ateliers et de pilotage constituent le moteur du changement agile, où l’important n’est pas, comme dans le modèle instrumental, de dire, pourquoi et comment le changement, mais de mettre les gens en situation, de dire, comment le changement pour vous, dans quelle situation, dans quelle configuration, qu’est-ce que ça apporte ?
Et surtout, d’amener les bénéficiaires à s’interroger, entre eux, sur les manières par lesquelles sera réalisé le changement, au quotidien.
Dans le modèle agile il y a une troisième phase, qu’est la phase d’ancrage.
Cette phase ne se fait pas pour un projet, mais se fait pour l’ensemble des projets. Les deux premières sont spécifiques à chaque projet alors que cette dernière phase s’applique à tous les projets.
Il s’agit de construire un tableau de bord des transformations pour lister l’ensemble des projets et de voir comment ceux-ci couvrent les besoins stratégiques de l’entreprise et les grands axes de transformation de l’entreprise.
C’est aussi un moyen de s’interroger et d’avoir une idée sur la volumétrie des changements en cours… et également de vérifier si l’entreprise est en situation de saturation du changement.
Autre point à évaluer, la mesure de la capacité à changer des personnes et de l’entreprise, dans l’objectif que l’entreprise progresse sur sa capacité à changer.
L’atelier participatif, c’est un temps d’échange structuré entre des personnes.
Il est notamment structuré dans le temps afin que s’expriment des réalités professionnelles et qu’elles se résolvent.
De plus, lors d’un atelier participatif, il est important d’utiliser un artefact cognitif, par exemple un dessin, une photo, une illustration (ex. l’arbre à personnages ici : https://atelier-collaboratif.com/5-l-arbre-a-personnages.html) qui va permettre aux personnes de s’exprimer de manière décentrée par rapport à leur réalité. Et ainsi dire des choses qu’elles n’auraient pas pu dire spontanément.
Un tel atelier va donc permettre l’expression des personnes sur des sujets difficiles et sur leur ressenti, pour « parler vrai ». Trop souvent les réunions ne servent qu’à justifier des décisions déjà prises. Alors qu’avec un atelier participatif, on cherche à inciter l’ensemble des participants à témoigner et donner leur ressenti. Et toute cette parole libérée doit permettre de bâtir un constat et un plan d’actions.
Plusieurs ateliers sont à prévoir.
Des ateliers de l’ordre de la catharsis pour purger un système et faire en sorte que émotions soient dites. Selon Aristote, la catharsis consiste en la purification de l’âme délivrée de ses passions chez le spectateur d’une pièce de théâtre dramatique.
Il y aura des ateliers plus orientés créativité avec l’objectif de trouver de nouvelles idées, d’autres destinés à explorer des pistes et creuser des solutions potentielles et enfin des ateliers prévus pour mettre en pratique les décisions prises.
L’objectif des ateliers participatifs est donc la mise en œuvre d’actions, par l’expression de ressentis. C’est ce mécanisme qui amène les participants à entrer dans une logique d’appropriation du changement, en s’intéressant à comment le changement va impacter leur quotidien et en proposant des améliorations au projet de changement.
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