Question pertinente, lorsqu’on est un acteur de l’innovation que de pouvoir préciser son rôle et son périmètre d’activité !
Dans ce premier article, je vous propose quelques pistes qui vous permettront d’identifier les projets « innovants ». Une liste de critères bien utile lorsque l’on doit arbitrer et justifier un financement, par exemple.
Alors, c’est quoi l’innovation ?
L’innovation, ce n’est pas la même chose que la Recherche & Développement
On confond parfois innovation et R&D. La preuve : la France n’apparaît qu’en 11ème place du « Tableau de bord de l’innovation » de la Commission européenne, alors que son effort de R&D se situe bien plus haut.
C’est précisément parce qu’en France, une « innovation » devait lever un ou plusieurs « verrous » technologiques. L’innovation était technologique, et donc assimilée à la R&D.
D’ailleurs, jusqu’en 2005, le Manuel d’Oslo de l’OCDE délimitait son périmètre à « l’innovation technologique de produit et de procédé » qui couvrait « les produits et procédés technologiquement nouveaux ainsi que les améliorations technologiques importantes de produits et de procédés qui ont été accomplis. »
Or bon nombre d’innovations récentes qui ont transformé le monde, ou au minimum leur marché de référence, ne reposent pas sur une percée uniquement technologique.
Et alors, l’innovation, qu’est-ce que c’est ?
Dans sa dernière édition en date, le Manuel d’Oslo étend très nettement sa définition : une innovation est la mise en œuvre d’un produit ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.
L’OCDE reconnaît donc aujourd’hui 2 formes majeures d’innovation « non technologiques » :
- l’innovation de commercialisation qui « désigne la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit. »
- l’innovation d’organisation, qui « désigne la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de l’entreprise ».
Concrètement, dans mon entreprise, qu’est-ce qu’un projet innovant ?
C’est à cette question que Bpifrance et Fondation Internet Nouvelle Génération – FING ont réfléchi. Et leur proposition est limpide : On parle d’un projet innovant lorsqu’on peut apporter des réponses tangibles à ces deux questions :
- Qu’est-ce que le projet apporte de neuf à ses destinataires ?
- Et en quoi différencie-t-il l’entreprise de sa concurrence ?
Sur cette base, toutes les sources d’innovation doivent être considérées sur le même plan, celles issues de la technologie bien sûr, mais aussi celles qui trouvent leur origine ailleurs :
- le management. L’entreprise Poult par exemple permet à ses salariés de prendre des décisions stratégiques sans en référer à une hiérarchie. Elle est en cela un bon exemple des entreprises dites « libérées », selon la définition d’Isaac Getz, auteur de « Quand la liberté des salariés fait le bonheur des entreprises, Liberté et Cie »
- le design, par exemple les « livres augmentés » des Editions Volumiques
- le cycle de vie des produits, comme les gobelets réutilisables d’Ecocup
- la transformation des modèles d’affaires : les services financiers low cost du Compte Nickel, le microcrédit,
- la satisfaction de besoins sociaux. Exemple : le « Recommerce » de téléphones mobiles
A la lecture de ce billet, quels critères allez-vous privilégier pour qualifier vos projets d’innovation ?
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