Plaque en acier

Découverte de la théorie C-K

On l’a vu dans le billet précédent à propos de la montre Swatch, la théorie C-K est idéale pour identifier des innovations de rupture.

Ce billet présente les fondements de la théorie C-K, et notamment les espaces des concepts C et des connaissances K (Knowledge)

Les 2 erreurs classiques en situation d’innovation

En situation de forte incertitude, c’est-à-dire lorsque l’on fait de l’innovation, on a parfois tendance à se focaliser sur une seule idée, soit la sienne, soit celle que l’on a sélectionnée. Paul Claudel le disait déjà, « rien n’est plus dangereux qu’une idée quand on n’en a qu’une ».

De plus, penser qu’il suffira de mettre en œuvre l’idée retenue pour réussir est également utopique. Il faudra essayer, prototyper, obtenir du feed-back et … pivoter, c’est-à-dire explorer de nouvelles voies et explorer encore plusieurs fois avant de trouver l’innovation !

Pour innover et découvrir l’inconnu, agir avec méthode est fondamental

Explorer implique donc de se doter d’une méthode : C-K a été théorisée à l’Ecole des Mines dans les années 2000 et mise en pratique dans plusieurs entreprises, dans des secteurs comme la grande consommation ou la High Tech.

Pour C-K, tout raisonnement innovant se construit simultanément sur deux espaces de pensée qui obéissent à des logiques différentes :

  • un espace de concepts (C) et
  • un espace de connaissances (K, pour Knowledge).

C’est l’exploration méthodique et simultanée de ces deux espaces feront progressivement apparaître des objets inédits.

L’espace des concepts C est l’espace de tous les possibles

L’espace des concepts est l’espace de l’incertain, où toutes les idées peuvent exister.

Un concept est un objet à caractère indécidable : ça n’existe pas MAIS on ne peut pas dire que ça n’existera jamais !

Par exemple, un « bijou qui guérit » est un concept. Impossible d’en montrer un, mais on peut tout à fait travailler pour en concevoir un.

L’intérêt d’un concept, c’est qu’il crée une tension qui va déclencher le travail de conception. A ce propos, un bon concept génère de l’inconfort et rend confus, car on associe 2 champs qui d’habitude sont distincts et éloignés. Bref, avec un concept, on ne sait pas où on va !

Vous souhaitez formuler de nouveaux concepts : cet outil vous permet de disrupter vos premières pistes de réflexion en faisant émerger des idées inattendues http://wp.me/P5KJrq-Ak

Alors que l’espace des connaissances K est celui de la raison

Une connaissance contient une proposition vraie ou fausse, sur la base de ce que les différentes disciplines (histoire, sciences, technique) nous disent.

Bien entendu, toutes les connaissances ne sont pas nécessairement connues de l’entreprise.

En conception innovante, il y a donc des connaissances connues et des connaissances à acquérir, pour pousser plus loin l’exploration

Finalement, innover, c’est tout simplement explorer de façon astucieuse

La conception innovante consiste à :

  • Augmenter et améliorer les concepts avec les connaissances existantes
  • Acquérir de nouvelles connaissances avec les concepts existants

C’est donc le dialogue entre ces 2 espaces qui est à la base de l’innovation.

Cela se rapproche de la « bissociation », terme inventé par Arthur Koestler. Ce processus créatif vise à combiner deux idées a priori séparés afin d’en créer un troisième nouveau.

Exemples :

  • Sony a associé un lecteur de cassettes et une paire d’écouteurs pour proposer le walkman
  • La motoneige est une moto adaptée pour fonctionner sur ses skis.

La théorie C-K est la façon de générer des idées de rupture

Ainsi, la théorie C-K se distingue des autres méthodes de conception innovante. Elle ne cherche pas à modéliser les étapes de développement et de mise en marché. Au contraire, elle se focalise sur la génération d’idées de rupture.

La théorie C-K permet de :

1. systématiser l’identification des concepts qui répondent au problème posé

2. favoriser la créativité, en faisant se rencontrer de manière itérative les connaissances dont on dispose et des concepts

3. identifier les connaissances dont on aurait besoin pour affiner un concept, ce qui est une source d’information indispensable pour les équipes de recherche

4. présenter les concepts de façon claire et structurée, des plus facilement atteignables aux concepts les plus en rupture


Le prochain billet expose plus précisément la mise en œuvre de la théorie C-K.

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