Comment évaluer un projet d’exploration ?
Évidemment, le plus fiable serait d’aller jusqu’au bout du développement et même de la commercialisation du produit. Dans ce cas, on dispose de données complètes et fiables, sur vrai marché à des vrais clients. Et là, l’information est complète (même si c’est cher et si ça pose des problèmes d’image).
L’autre possibilité, c’est de décider en fonction des retours obtenus sur la base de pre-produits, via des tests avec des clients. Ce qui permet de développer seulement le(s) produit(s) qui marche(nt).
Mais dans ce cas, quel est le bon niveau d’avancement du pre-produit pour le présenter au client ?
Si on élimine trop tôt, on risque de refuser un produit pour de mauvaises réponses. En fait, il y a plusieurs niveaux de « maturité » du prototype.
Piloter par les épreuves
Les épreuves » peuvent être de natures variées :
- Prototype, c’est-à-dire l’exemplaire incomplet et non définitif de ce que pourra être un produit
- Essais physiques
- Simulation numérique
- Présentations à des tiers (fournisseurs, partenaires…)
- Rencontre avec des « clients » (salons, réunions, ingénieurs résidents…)
Le rôle managérial des épreuves
Sur un plan managérial ces épreuves jouent un rôle extrêmement important :
- Production de connaissances et mise en application. Ceci une épreuve se différencie recherche
- Communication avec l’extérieur
- Création d’un sentiment d’urgence. Un essai est toujours attendu avec impatience : il va permettre (du moins on l’espère) de juger la pertinence de la « théorie » élaborée ou/et parce qu’il permet de concrétiser une étude numérique et de présenter la pièce à un client.
- Jalonnement du projet et mobilisation des acteurs (échéance commune à tous), ce qui est particulièrement utile dans les projets d’exploration qui présentent naturellement peu de jalons. Dans les projets d’exploration c’est souvent le seul repère temporel tangible
Facteurs influençant la qualité des enseignements produits par les épreuves
Fidélité de l’épreuve à la réalité que l’on souhaite observer
Plus c’est fidèle, plus c’est riche mais plus c’est coûteux et long à faire. Au début, le bricolage est peu fidèle mais permet de débroussailler. Par la suite, les épreuves sont beaucoup plus proches du produit final. Elles sont riches d’un grand nombre d’enseignements
Coûts de l’expérimentation
Le bricolage ne coûte pas cher ! Ce qui permet de réaliser plusieurs expériences, souvent et rapidement. Le coût est un facteur clé puisqu’il détermine le nombre d’expériences que l’on peut réaliser.
De plus, le coût a des effets psychologiques importants. En exploration, on est essentiellement sûr d’échouer ! Pour cela, il faut que l’essai soit peu coûteux pour favoriser les essais. Si l’épreuve est coûteuse, le moindre échec sera très bloquant, puisque l’on retiendra surtout le coût du « gâchis ».
En réalité, le coût d’une épreuve est un facteur plus important que les (éventuels) bénéfices. D’où l’importance de réduire les coûts d’expérimentation, par exemple avec les imprimantes 3D, la simulation numérique.
Attitude de l’entreprise
« Se planter » est normal et même signe de bonne exploration ! L’enjeu, c’est l’apprentissage. D’où les multiples expressions exprimant cela :
- No blaim : experimental learning process !
- Intelligent failures that results from risk taking
- Failing forward
- Fail fast, fail cheap and move on !
Quelle est l’attitude de votre entreprise par rapport à l’exploration ?
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